M. l'intendant arrivé d'avant d'hier est reparti avant hier pour Neuviller aujourd'hui. Hier nous examinâmes le terrain où sera la pépinieère.
Je vais à Fleville. M.eMadame la marquise de Langalleri, suisse, fort connuëe de M. de Voltaire y eétoit.
A dix heures du soir je reçois un paquet de M. le chancelier, par un cavalier de maréchaussée. Il renfermoait toutes les expéditions de la coadjutorerie de la dignité de grand preévoôt1, comte de S. Diey, pour le S. Barthelemy-Louis-Martin de Chaumont de La Galaizieère (fils de M. le chancelier) ensuite du consentement donné par le S. Dieudonné de Chaumont de Mareil, titulaire actuel. Le brevet de don du royroi de Pologne du 7 Janvier 1765 ; les lettres de Rome ; et la procuration du coadjuteur dattéedatée de Metz le 1.er oct.octobre pour en poursuivre l'enregistrement à la Cour souveraine.
1. Charge et dignité de coadjuteur ou de coadjutrice, adjoint à un prélat, pour l'aider à remplir ses fonctions, et qui est ordinairement destiné à lui succéder après sa mort. Le grand prévôt est une première dignité dans quelques chapitres ecclésiastiques. "Le grand prévôt de St Dié avait droit d'officier pontificalement, de porter la crosse et la mitre ; il exerçait les droits épiscopaux, à l'exception de ceux qui appartenaient au caractère épiscopal, à moins qu'il ne fût lui-même consacré évêque." (Henri Lepage, Le département des Vosges, statistique, historique et administrative [...] p)
Le lendemain eécrit à M. le chancelier et touchant la clause du brevet qui porte que le coadjuteur pourra siéger à la Cour souveraine lorsque le g.dgrand preévoôt comte de S. Diez n'y sera pas. Ce qui pourroait faire difficulté.
Assemblée particulieère de l'Acadeémie, où eétoaient M.rsMessieurs Du Rouvrois, de Tervenus, Bagard, abbé Gautier, Thibault, Durival lél'aîné. Il ne s'est trouvé que cinq ouvrage (sic)ouvrages pour concourir au prix des arts. Rien sur les belles lettres. Un homme de Champigneulle a fait marcher dans la place sa voiture qu'un homme enfermé sous le siège d'honneur fait aller par des rouages fort simples, avec les mouvemensmouvements de recul et de côté
J'ai vûu aujourd'hui le baron de Burkana, né à Alep en Sirie, voyageur céléèbre qui parle toutes les langues. Il porte toujours l'habit turc, et paroaiît âgé d'environ 55 ans. Il porte un livre assesassez épais, où il fait inscrire depuis 1747 les témoignages de toutes les personnes qui l'ont vûu ou connu, ministres, magistrats, savans &&a de tous les païspays. Il m'avoait demandé aussi d'eécrire sur son livre qui est rempli d'éloges. Je lui ai dit que je n'eétoais pas le p.erpremier magistrat à Nancy et qu'il convenoait qu'il s'adressaât d'abord à M. Du Rouvrois p.er presidt.premier président
Je reçois à 8 h du matin réponse de M. le ch.chancelier touchant le coadjuteur de S. Diez. Elle porte en substance que le coadjuteur a sans contredit le meême droit que le titulaire pourvu qu'ils ne l'exercent pas ensemble. Qu'au surplus il n'eétoait pas neécessaire qu'il fuût fait dans la requeête une mention expresse de la seéance.
On a publié l'ouverture des vendanges sur le ban de Nancy, pour les jeudis 10 et vendredi 11.
On m'eécrit de Lunèéville que la nuit du 4 au 5, le vent qui a été impeétueux à Nancy, a renversé les caisses et déraciné plusieurs arbres du bosquet.
M. le chancelier m'eécrit, touchant la coadjutorerie de S. Diez. L'arrêt eétoait levé, on fait insinuer les bulles.
M. l'intendant a passé ce matin allant à Frescati. Il fera de là une tournée vers Morhange, ira à Strasbourg &&a.
Les trois maisons de jeésuites de Nancy, ceéleébrent dans l’église du noviciat1, un service pour l'empereur.
1. Ancienne chapelle du Noviciat des Jésuites située au numéro 163 de la rue Saint-Dizier, tout près de la porte Saint-Nicolas. Fondé en 1602 par Antoine de Lénoncourt, le noviciat abrite les Jésuites jusqu'en 1768. C'est là aussi que, sous la volonté de Stanislas, mais après son règne (sur l'impulsion de sa petite fille Adélaïde qui concrétisera ce projet en 1774), s'installera l'hospice des enfants trouvés (dit hospice Saint-Stanislas).
Les 1.er et 3.e b.onsbataillons de Picardie arrivent à Nancy. M. Potier, comm.recommissaire ordonnateur1 à Nancy, ses lettres seront dattéesdatées du 1.er aoutaoût.
1. Commissaire qui ordonnançait les dépenses de l'armée.
On a trouvé dans un puits à la cloche1 le corps du n.énommé Ment architecte, que l'on cherchoait depuis 10 Jours
1. Puits à dôme en forme de cloche.
Service solennel que l'empereur reégnant fait faire aux Cordeliers de Nancy pour l'empereur François I son peère. Le catafalque1 et le reste eétoaient magnifiques ; le p.er presidtpremier président. M. le m.ismarquis DèsarmoisesDes Armoise, madame DesarmoisesDes Armoise, beaucoup de haute noblesse, et autres personnes qualifiées y ont assistés. La pr.cesseprincesse a fait distribuer 3000#. aux pauvres domestiques du feu empereur.
1. Construction en estrade dressée au milieu d'un lieu de culte ou de la maison mortuaire, pour recevoir le cercueil pendant la cérémonie funèbre ou symboliser celui-ci pendant une cérémonie commémorative.
Aujourd'hui autre service solennel, avec la meême pompe1, de la part de M.emadame la princesse Charlotte. Il y a eu le meême concours.
J'envoyeenvoie à M. l'intendant le projet d'arrêt de la peépinieère.
M. le chancelier, M. l'intend.tintendant Me madame l'intendante &a. sont allés à S. Diey pour l'installation de M. l'abbé de S. Mihiel, à la grande preévôté.
1. Cérémonial somptueux, déploiement de faste, de luxe.
M. Chapuis peère, s'est trouvé mal en entrant à l'hoôtel de ville. On l'a reporté chèschez lui
La chambre a acordéaccordé à M. Sirejean, fils, un filet d'eau d'une ligne et demie de diamêtrediamètre, pour la maison du reclu q.lqu'il a acheté de l'hoôpital S. JulienSaint-Julien ; aiantayant prouvé par une ancienne file encore existante que cette maison en tiroait anciennement du bouge des princes qui en est très à portée. Cela n'eut pas lieu alors par la faute de M. Sirejean.
Il y a eu aujourd'hui assemblée publique de l'Acadeémie, mais je ne m'y suis pas trouvé, eétant allé à Heillecourt dès le matin, pour ma santé.
On s'impatiente beaucoup à Nancy de ne voir point arriver Fleury et sa troupe. On fait cent conjectures sur ce retard. Qu'il a péri en mer, qu'il a été emmené en AffriqueAfrique par les corsaires &&a.
J'écris à M. le chancelier sur la plainte du S. Pitoux, et je propose d'abolir à S. Nicolas comme dans les autres villes, le crieur1 qui va pendant la nuit en certains de temstemps de l'année crier pour les trepassés.
Il Il y a quelques jours que l'arrêt pour la pépinieère roïaleroyale de Nancy est rendu. Il y en a un exemplaire pour enregistrer à la chambre des comptes.
1. « A Nancy, les crieurs ne se contentaient pas de sonner et de crier ; mais ils sonnaient aux portes pour mieux éveiller les dormeurs en psalmodiant du ton le plus lugubre leurs tristes lamentations. Cet usage fut encore continué en notre Ville fort longtemps, mais seulement pendant l'Octave des morts. Ces crieurs, en place de la cloche, se servaient d'un pot de terre couvert d'un parchemin tendu comme celui d'un tambour, auquel était attaché dans le milieu un boyau ciré, par le moyen duquel ils tiraient des sons lugubres qui accompagnaient celui de leurs lamentations. Ce n'est que depuis l'arrivée du roi de Pologne que cette cérémonie et celle de la procession de la veille des rois ont entièrement cessé. » (J.J. Lionnois, Histoire des villes vieille et neuve de Nancy, depuis leur fondation, jusqu'en 1788, [...]