On m'eécrit de Lunèéville le 2 9brenovembre. Un preétendu comte de Steinbock, livonien1, s'est annoncé ici sous ce tîtretitre, a été preésenté de meême par M. le comte de Zuily, et a dîné à la table du royroi. On a aprisappris par l'arrivée du courrier que ce n'est qu'un aventurier, qui a excroqué 40 louis à Paris, de l'aumoônier de l'ambassadeur de Sueède, sur une lettre de change qu'on dit fausse. L'exempt de la m.éemaréchaussée2 a en conséquence pris possession de son apartementappartement à l'arbre d'or, et le conduira aux tours N. D.Notre-Dame s'il ne reéalise les 40 louis. Il est accompagné d'une fille qui se dit sa fefemme. Le royroi est furieux qu'on l'ait fait manger avec lui. C'est un grand jeune homme âgé d'environ 30 ans, cheveux blonds, portant divers uniformes et parlant plus.r plusieurs langues.
1. La Livonie est une vaste région de la côte de la mer Baltique où vivaient les Lives, au nord de la Lituanie. La Livonie a été un territoire correspondant à la quasi-totalité du territoire actuel des États baltes pour n'être plus maintenant que le nom d'une péninsule de l'actuelle Lettonie
2. Officier de police.
Du 4 à Lunèéville. le prétendu comte de Steinbock a laissé ici des effets pour nantissem.tnantissement1 des 40 louis empruntés, et est parti cet après dîner, pour retourner dit-il à Paris. Les n.llesnouvelles de la santé de M. le Dauphin sont un peu meilleures.
Le S. Collancy, inteéressé dans les domaines, mort à Nancy le 3.
1. Contrat par lequel un débiteur remet une chose à son créancier pour sûreté de sa dette. On appelle aussi nantissement la chose déposée aux mains des créanciers. (vocabulaire des cinq codes […] par M. Biret, 1826). Ici, gage.
La femme de M. Guire, premier commis de la chancellerie, meurt à Lunèéville. On m'eécrit du 7 de L.lleLunéville que l'étranger qui a été arreêté eétoait veéritablement comte de Steinbock.
Fleury, directeur de la comédie arrive, le reste de la troupe l'avoait précédé de plusieurs jours.
J'ai fait mettre en prison Hœner, pour avoir imprimé : Histoire de Sinal, traduite d'un manuscrit heébreu, à Smirne
1765, in 121 de 14 pages. C'est une sanglante satyre contre M.rsMessieurs
de Bains et de Serignac officiers au reg.trégiment
du royroi. L'auteur est M. de Fontet autre off.erofficier
âgé d'environ 20 ans.
La comédie a donné pour sa rentrée le Philosophe marié et la Jeune indienne. Il y avoait beaucoup de monde, et le public a été content.
M. de Fontet mis en prison. Il nie.
1. Se dit du format déterminé par le pliage d'une feuille d'impression en 12 feuillets égaux, soit 24 pages. On écrit aussi in-douze.
Service aux Minimes pour le feu empereur. On aprendapprend la mort du duc de Cumberland, oncle du royroi d'Angleterre.
Services pour l'empereur, à S. Seébastien, à S. EpvreSaint-Epvre et à la Congrégation.
J'ai le soir fait sortir Hœner de prison.
Assemblée particulieère de l'Acadeémie, où eétoaient M.rsMessieurs Du Rouvrois, de Sivry, de Beauchamps, André, abbé de Tervenus, abbé Gautier, P. Husson, Cupers, Coster et Durival l'aiîné. On y a lûu un ouvrage sur les inconvéniensinconvénients de la litteérature, qui a été admis au concours, et distribué des mémoires à examiner. Il a été résolu d'indiquer des sujets à traiter, sans exclure les autres.
La Cour souveraine a fait sa rentrée aujourd'hui. C'est M. de La Milliere avocat geéneéral qui a fait la harangue1. Le sujet est : quelles belles lettres sont nécessaires au magistrat.
Mon freère le commissaire envoyeenvoie un meémoire militaire à la Cour.
1. Discours solennel fait devant une assemblée.
On aprendapprend que M. le Dauphin a été administré1 le 13.
1. Administrer : donner l'extrème onction à un malade ou un mourant.
La primatiale aiantayant annoncé un service solennel à demain pour l'empereur, avoait invité la Cour souveraine d'y assister. Aujourd'hui à dix heures du matin l'abbé de Bressey est venu me demander d'ordonner qu'il fait sonné (sic)sonner dans toutes les églises de Nancy, aujourd'hui à midi, et a 4 et 6 heures après midi. Et demain à 7 h et à 10 h. du matin. J'ai envoyé mon secreétaire à M. le p.erpremier président qui m'a fait répondre que la C.Cour s.nesouveraine n'iroait point à ce service. À l'eégard de la sonnerie que cela ne le regardoait pas.
Services pour l'empereur aux Dominiquains.
La primatiale en a fait aussi aujourd'hui. On n'a point sonné dans les autres églises.
M. l'évêque de Toul, sur les ordres du roy de Pologne, fait faire dans toutes les églises, pendant 3 jours, les prieères des 40 heures1 pour la santé de M. le Dauphin ; on les commence demain.
1. Pratique de dévotion en mémoire des quarante heures que le corps du Christ resta dans le tombeau. Consiste en prières expiatoires devant le Saint-Sacrement, cession d'indulgences, processions...
Service aux Cordeliers par les pensionnaires de l'empereur.
Les nouvelles de la porte sur M. le Dauphin sont à peu près comme les précédentes. On parle de 5 membres du parlement de Bretagne1 arrêtés, et d'une commission de 3 conseillers d'états et de 12 maitres des requêtes qui doivent aller dans ce païspays là.
1. Les maîtres des requêtes apportaient les affaires administratives et judiciaires au Conseil et les conseillers d'État délibéraient avec le roi.
On ne jouera point la comédie pendant ces trois jours de 40 heures.
Services pour l'empereur aux Tiercelins ; et de la part des peénitents1 aux Cordeliers.
Il a un peu gelé cette nuit, et le matin le thermoméètre eétoait au déegré glace.
1. Confrérie de pénitents blancs, créée à Nancy par Antoine de Lenoncourt, primat de Lorraine, et généralement composée d'artisans. […] les membres de cette confrérie étaient chargés de conduire les condamnés au supplice.(Henri Lepage, Le département de la Meurthe statistique, historique et administrative [...], 1845)
Service aux Carmes1 pour l'empereur. Les prieères des 40 h. pour M. le Dauphin, aiantayant fini aujourd'hui, on a repris la comédie. M. le p.premier preésident en avoait été prévenu.
On a fait hier à Lunèéville des prieères de 40 h. pour M. le Dauphin. Le royroi de P.Pologne y a assisté.
1. L'Ordre des Carmes déchaux ou Ordre des Frères déchaux est un ordre religieux catholique contemplatif et apostolique, appartenant à la catégorie des ordres mendiants. Le couvent d'hommes, ou monastère, verra le jour à Nancy en 1611 (ou 1617 ?).
M. l'intendant qui eétoait depuis deux à trois jours à Nancy, en est parti aujourd'hui pour LunlleLunéville.
Les nouvelles arrivées par la porte d'aujourd'hui en donne d'assésassez satisfaisantes de M. le Dauphin des 21 et 22.
Mort de M. (blanc) baron de Philibert
Services pour l'empereur à l'hoôpital S. JulienSaint-Julien, et aux Dominiquains de Nancy.
M.eMadame l'intendante arrive de Neuviller pour passer l'hyverhiver à Nancy.
Assemblée particulieère de l'Acadeémie, où eétoaient M.rsMessieurs Du Rouvrois, de Sivry, Thibault, de Tervenus, abbé Gautier, P. Husson, Cupers, André, Coster, Durival l'aiîné. On a parlé du discours preéliminaire à imprimer à la tête du catalogue des livres de la bibliotéquebibliothèque. M. Coster en avoait composé un. M. de Solignac en l'abrégeant avoait retranché surtout l'historique des fonds destinés en achats de livres. On a mis en déliberation si on imprimeroait ce discours ou si le catalogue resteroait nudnu. On a été d'avis d'abord de le lire au royroi. Puis on a ouvert un autre avis, sur ce que j'ai soutenu qu'on n'avoait pas besoin de permission, et que l'hoôtel de ville qui fait imprimer le catalogue pouvoait y faire mettre un preéliminaire ; qu'il n'y avoait rien là qui put blesser le royroi. Que moi meême je pourroais faire imprimer. On s'est séparé sans conclure clairement.
On a trouvé ces jours-ci, dans les fossés de la ville vielle de Nancy, auprès de l'ardoisieère, un boulet de fer, aiantayant douze pouces de diaméètre, et péesant suivant le certificat de La Kafouse d'aujourd'hui 257llivres.
Services pour l'empereur à la visitation.
On m'eécrit du Lunèéville le 30 que M. le marquis du Chastelet est mort chèschez son freère à Loisey.
Vers de M. de Solignac à M. Durival le jeune en lui renvoyant le manuscrit d'un ouvrage sur la Finance.
Grand merci Messer Durival,
de vos écrits sur la finance.
Ils font espérer que la France,
mourant faute de cordial,
peut un jour par vôtre science
revenir en convalescence,
et reprendre un air triomphal.
Mais si sortant de l'hôpital,
de vôtre ainé le commissaire,
elle adopte l'art militaire,
je la tient quitte de tout mal.