Dans l'assemblée de ce matin à l'hoôtel de ville, délibéré que M.rsMessieurs Breton, Guillon, Richer et Rambois, en habit de cérémonie et accompagnés de deux sergents de ville en manteaux ou casaques1, iront demain jetterjeter l'eau beénite à Lunèéville.
J'ai eûu l'après midi les préparatifs de l’église de Bonsecours. Et M. Mique est arrivé le soir pour tout préparer, avec le meémoire de M. le card.lcardinal de Choiseul, sur l'ordre de la marche et de la ceéreémonie à l’église.
Mon freère eécrit à M. Coster, de la part de son em.ceéminence pour se charger de composer la relation de toute la pompe funeèbre.
La députation1 de l'hoôtel de ville va à Luneéville, et à 3 h ap.après midi jette l'eau beénite dans la chapelle ardente. la Cour souveraine y avoait été la veille. La Ch. des C.Chambre des Comptes le baillage et la maiîtrise le 2.
M. le Comte de Stainville va à Lunèéville l'après midi.
1. Une députation peut à la fois désigner un ensemble de représentants d'une collectivité, et l'action d'envoyer ces personnes en mission officielle.
AÀ six heures du soir le corps du feu roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, est parti de Lunèéville, avec un nombreux cortéège, au milieu des larmes et des gemissemensgémissements des bourgeois, dont plus de 4000 ont suivi jusqu'à Leéomont. après le deépart M. le chancelier a mis le scellé sur la chambre du roi. Il a ensuite rejoint le convoi, qui est arrivé à Bonsecours à minuit et demi. Le corps a été aussitôt décendudescendu dans le caveau où est déjà inhumée feuëe reine de Pologne. Cette ceéreémonie a duré environ 3/4 d'heure ; à Nancy dès les 6 h. du soir, moment du départ, on tiroait un coup de canon des remparts de quart d'heure en quart d'heure ; les décharges ont redoublé à la descente du corps dans le tombeau. Et le reg.trégiment du royroi rangé dans le fauxbourgfaubourgs a fait des salves de mousqueterie. Le reg.trégiment des gardes lorraines avoait accompagné le convoyconvoi.
Aujourd'hui s'est fait le service dans l’église des Minimes de Bonsecours. Il devoait commencer à 10 h. du matin, mais ce n'a été qu'à onze. Le card.lcardinal de Choiseul officioait, avec 4 abbés crossés et mîttrés ; tout s'y est passé avec beaucoup de dignité. et de décence. la Cour s.nesouveraine la Ch. des C.Chambre des Comptes le baîllagebaillage, la maiîtrise des E.Eaux et Forêts et l'hoôtel de ville, la justice consulaire y eétoaient. et au dehors un peuple immense. Tout eétoait fini à midi et un quart.
Mort de M. de Beauchamps, ancien l.tlieutenant de royroi. Sera inhumé dans l’église de S. RochSaint-Roch.
Presque tout ce qui eétoait venu de Lunèéville y est retourné immédiatemtimmédiatement. M. le chancelier et M. l'intendant y sont allés. M. le chancelier part demain pour Versailles et enmêneemmène mon jeune freère. On dit que le testament et le codicile du feu roi, qui avoaient été portés à Versailles, par M. de Lucé, ont été renvoyés à la Cour souveraine.
M. Alliot est parti pour Versailles
Le feu a pris vers trois heures du matin à une poutre dans le cabinet de toilette d'une petite chambre à côté de l'apartemt.appartement de Me.madame la comtesse de Stainville, pendant que Mad. la duchesse de Grammont y eétoait logée. J'y suis allé en robberobe de chambre et j'y ai trouvé M. Mique avec des ouvriers. Le dommage a eté peu consideérable, on n'a point sonné le beffroi, et M. de Stainville n'en a pas été éveillé.
Les minimes de Bonsecours célébrent aujourdhui un service pour le feu roi de PPologne.
Le testament du royroi de P.Pologne a été lûu et homologué ce matin à la Cour souveraine. M. l'intendant est revenu de Lunèéville. et M. le chancelier a passé allant à Versailles où mon jeune freère l'accompagne.
A Dieu en triste complainte de douleur, chantons la lentement, d’un ton lugubre en pleures, de la perte que nous faisons de notre bon souverain, qui toujours sera regretté des fidèles lorrains, sur l'air : je l'ai perdu.
Venez vous en fidèles Lorrains,
Soyons tous en tristesses ;
De voir que notre souverain,
Par sa mort nous délaisse :
Une maladie de dix-neuf jours,
Souffrant dans l’espérance ;
Que Dieu dans l'éternel séjour,
fera sa récompence.
Avant mourir fit ses adieux,
Au souverain pontif,
Et faire pour lui prier à Dieu,
Comme curé primitif,
Etant très bien persuadé,
Que ses saintes Prières,
Fléchiront la divinité
Pour son âme en lumière.
Fit ses adieux à ses enfans,
Son aimé frere & gendre,
A son épouse pareillement,
Sa fille reine de France,
De vouloir prier Dieu pour lui,
Son ame la recevoir,
Avec les saints en Paradis,
Dans sa celéste gloire.
Fit ses adieux pareillement,
Aux Rois régnant sur terre,
A l'Empereur premièrement,
De vouloir Dieu prier,
Recevoir son ame dans les cieux,
Y chanter ses louanges,
D'un ton le plus melodieux,
En joyes avec les Anges.
Faut espérer qu'il est heureux,
Ayant été sur terre,
Un roi dévot bien vertueux,
Très-souvent en priére,
A la sainte Vierge mére de Dieu,
M’étant sa confiance,
Sa fidéle avocate aux cieux,
Ses prières elle présente.
Présente de même à Dieu aussi,
Qu’étant roi de Pologne,
Tous les maux qu’il y a subit :
En sa propre personne :
L'armée formidable des Russiens,
Faisoit tous ses efforts,
de perdre ce pieux souverain,
Et de le mettre à mort.
La confiance qu'il avoit,
A Dieu & à la Vierge,
Lui inspire le sécret,
De vitte s'en évader,
Avec aisance se travesti,
A passer la vistule
Au travers de ses ennemis,
Qui ne le reconnure.
La confiance qu'il avoit,
A Dieu & à la Vierge,
Lui inspire le sécret,
De vitte s'en évader,
Avec aisance se travesti,
A passer la vistule
Au travers de ses ennemis,
Qui ne le reconnure.
Son règne de paix des plus heureux
Nous l'aurons en mémoire,
A travailler toujours pour Dieu,
De fonder à sa gloire,
Premièrement des missions,
Des écoles dans les villes,
Y enseigner les orphelins,
Par sa bonté divine.
Enfin l’est mort trop-tôt ainsi
En Février le vingt-trois,
De l'an 1766 :
Nous n'avons plus d'espoir,
Qu’à LOUIS XV roi très
chré tien, Des états de la France,
Nous sommes à lui fidèle lorrains
Par la sainte Providence.
On fut huit jours à préparer,
Cérémonie funèbre,
De notre roi le bien aimé,
Tous les jours faire priéres,
Par des religieux bien dévots,
À célébrer des messes,
Pour son ame, qu'il soit en repos,
Dans la gloire céleste.
Le neuviéme jour tout préparé,
On en fit le cortège,
De Lunéville fut transporté,
Aux pieds de la sainte Vierge,
A Bonsecours près de Nancy,
Avec sa chere compagne,
Notre bonne reine est aussi,
Prions Dieu pour leurs âmes.
Ce cortège fut accompagné,
De toute la noblesse,
Tout un chacun y a pleuré,
Avec grande tristesse,
Seigneurs de la Cour de Nancy,
Messieurs du bailliage,
Celui de Lunéville aussi,
Faire ce triste voyage.
Les gentils-hommes, Sages &
Cadets,
Messieurs les gardes du corps,
Tous en flambeaux qui éclairoient,
De chaque côté du corps,
Les Suisses, héducs & valets de pieds,
En mains grande lumières,
Et aussi tous les palferniers,
Tant devant que derrière
Le grand carosse fait expret,
De drap noir enfublée,
Au dessus une grande croix,
De blan satin vermeille,
Tous les chevaux en deuil aussi,
Ah ! quel triste spéctacle,
Chacun y faisoit de grands cris,
De regrets déplorables.
Le grand Héros marchoit devant
Du carosse à cheval,
Ayant en main certainement,
Le beau bâton royal,
A ce grand deuil chacun pleuroit,
Même les gens des villages,
Que sur la route ils abordoient,
Tout étoit pitoyable.
Religieux, carmes & capucins,
En furent de ce cortège,
Ayant chacun des cierges en main,
Hélas ! quel détresse,
Les corps des congrégations,
D'hommes, de garçons & filles,
Avec grande dévotions,
Y furent hors de la ville.
Soixante pauvres y furent aussi,
Avec torches allumées,
En robe noir sans contredit,
Grossissoit l'essemblée,
C’est pourquoi on les renvoya,
N'y étant nécessaire,
Que malheur ne leurs arrivas,
Fini fut leurs priéres.
Les officiers du régiment
Des gardes de Lorraine,
Avec un gros détachement,
Du matin cette journée,
Furent devant attendre à Bonsecours
Recevoir le cortége,
Qui fut mardi avant le jour,
De mars le quatriéme.
Le corp du roi fut déposé,
Au milieu de l’église,
Sur un mosolé préparé,
De suite fait le service,
Par prélats & religieux,
Qui chantérent ses obséques,
Que son âme soit dedans les cieux,
Jérusalem céleste.
Dans le tombeau fut inhumé,
A côté de la reine,
A Dieu pour eux devons prier,
Par toute la Lorraine,
Avec humilité de cœur,
Demander les suffrages
À la Vierge mere du Sauveur,
D'être leurs avantages.
Ainsi soit-il.
Autres Complainte en prières à Dieu, pour STANISLAS Roi très- vertueux : chantons la lentement d’un ton lugubre à la gloire, Sur l'Air : Pauvre mortél ou est votre mémoire.
Venez vous en à moi Lorrains
fidèles,
Venez vous en pleurer avec moi,
Et prier Dieu humblement avec zéle,
Sur le tombeau de notre deffunt roi,
Qui en ce monde toujours à Dieu
fidèle, bis.
A pratiquer les préceptes de sa loi.
Pieux, dévot à la sainte Vierge,
Qui en sa vie, l’a souvent protégé,
Dedans le ciel sa fidéle concierge,
Qu'en récompense de sa fidélité,
Présente son ame allumée comme
un cierge, bis
Aux trois perfonnes de la Ste Trinité
Notre grand Dieu tout rempli
de clémence,
Exaucera nos priéres & nos pleurs,
Pour notre roi qu'à mis sa confiance,
Toujours en lui avec humble ferveur,
Et à la Vierge avocate clémente, bis.
Près de son fils Jesus notre Sauveur.
Hélas ! mon Dieu, nous faisons
grande perte,
d'un roi si bon si doux & bienfaisant,
Envoyez-nous un roi qui nous
gou verne,
Comme lui en paix toujours bien- sagement,
Bien vertueux & d'un long heureux
régne, bis.
Qu’en ses états l’on bannisse les
mé chants.
Pour quant à moi j'aurai toujours
mémoir,
De Stanislas notre roi bon chrétien,
A prier Dieu que son ame soit en
gloire,
Dedans les cieux, avec ses plus
grands Saints,
Hélas ! Mon Dieu, s'est là tout
mon espoir, bis.
Me confiant à votre amour divin.
Ainsi soit-il.
Requies cat in pace.
Mort à Versailles le 17 Décembre 1765, Sur l'air : Catin petite brune.
Divine Providence,
Qui décidez mon sort,
Mon cœur en défaillance,
N'attend plus que la mort,
Roi cher papa,
Ne vous alarmez pas,
C’est le vouloir,
Et de Dieu le pouvoir.
Sa Majesté Louis XV.
Perle de ma couronne,
Dont l'éclat ravissant ;
Seule charme ma personne,
Digne issu de mon sang,
Mon cher enfant,
S'en retourne au néant,
Quelle douleur,
S'empare de mon coeur.
Monseigneur le Dauphin.
Reine, ma très chère mere,
Ne versez pas des pleurs,
Ce passage il faut faire,
C'est l’ordre du Seigneur,
N’oubliez pas,
Les pauvres à mon trépas,
Soit jeunes ou vieux,
Ils sont membres de Dieu.
La Reine très chrétienne de France.
Beau fruit de mes entrailles,
Que j'ai porté neuf mois,
Au Louvre de Versailles,
Mon fils regardez-moi,
Un doux baiser,
Et pour me consoler,
Mon cher enfant,
Que j'aime tendrement.
Madame la Dauphine.
Adieu époux fidel,
Adieu charmant Dauphin,
Comme la tourterelle,
Je gémirai sans fin,
D'un cœur navré,
De près je vous suivrai,
Embrassez-moi,
Pour la dernière fois.
Monseigneur le Dauphin.
Epouse cessez vos larmes,
C’est un décret de Dieu,
Qui veut placer mon âme,
s'il lui plaît dans les cieux,
Par sa bonté,
Pour toute l'éternité,
Les larmes aux yeux,
Chère compagne adieu.
Les Enfans de Monseigneur.
Donnez-nous très-cher Pere,
La bénédiction,
Les deux genoux à terre,
Nous vous en supplions,
Je vous bénis,
Au nom du Pere & Fils,
Et du Saint-Esprit,
Que Dieu soit votre appui.
A Louis Duc de Berry.
Sire, je vous recommande,
Louis Duc de Berry,
Mon fils, je vous commande,
De lui être soumis,
Doux aux soldats,
Chérissez les prélats,
Et soutenez l’Etat,
De votre cher papa,
Les dames & les Princesses,
ver sant un torrent de pleurs, justes aux
combats Noblesse, et chevaliers
d'honneur, le deuil au cœur, sont
saisis de douleurs, gardes-du-
corps, sont presque à demi mort.
Les pauvres de Paris & Versailles.
Prince très charitable, aux
veu ves, aux orphelins, nous que
vieil lesse accable, nous prierons sans
fin, pour vos bontés, &
libérali tés : cauelle mort que tu nous fait
de tort.
Dans un morne silence, chacun
pleure & gémit, son corps mort est
à Sens, son cœur à Saint Denis, &
l'ame aux cieux, avec les
bienheu reux, pour tout jamais, dans ce
séjour de paix. FIN
Vu permis d’imprimer, à Lunéville ce 11 Mars 1766. Signé, VIOT.
Assemblée du bureau de l'aumône, où eétoaient M.rsMessieurs de Riocourt, de Morey, abbé de Tervenus, abbé de Bressey, Dombâle, François, de Maisonneuve et Durival. On a décidé sur plusieurs requêtes, et délibéré de laisser à bail à vie au curé de S. Nicolas, à 124.# de L.neLorraine par année, le jardin de la maison de force.
M. Noverre, arrivé de StuggardStuttgart est venu me voir avec une lettre de M. Uriot
Sur de mauvaises nouvelles de la santé de la reine, M. le cardinal de Choiseul a ordonné des priéères cet après midi dans l’eéglise primatiale, ce qui a fort allarméalarmé tout le monde.
Aujourd'hui assemblée à l'hoôtel de ville pour la fondation des maladies épideémiques, M.rsMessieurs de Riocourt, de Marcol, Mengin et moi. Mais M. Du Rouvrois n'y aiantayant pûu venir, il n'a rien été fait, et l'assemblée a été remise.
M. l'intendant arrive à Nancy, y reste le 11 et va voir la peépinieère, dont on défonce le terrain ; le 12 il y est encore ; il partira le 13 pour Neuviller
M. l'intendant a reçu des lettres de M. son peère du 9, il n'avoait pas encore remis les sceaux de Lorraine, ni vûu la reine quoiqu'elle se porte mieux. Il doit y avoir devant le royroi une assemblée où seront M.rsMessieurs le duc de Choiseul, p.ceprince de Beauvau, le controlleurcontrôleur geéneéral, de La Galaizieère et Alliot pour réègler le sort des gens du feu roi de Pologne.
J'ai reçu aussi une lettre de mon freère du meême jour 9. M. de La GalGalaizière dit plaisamment que ce qui a été lûu au Parlement le 3 est un plagiat de ce qu'il a fait en Lorraine.
Aujourd'hui assemblée de l'Acadeémie où eétoaient M.rsMessieurs Du Rouvrois directeur, de Sivry soudirecteursous-directeur, de Solignac sec.resecrétaire de Tervenus, Cupers, André, Liebault, P. Leslie, P. Husson, abbé Gautier et Durival l'aiîné. On a proposé M. de Montal chanoine de Toul pour acad.académicien mais cela a souffert difficulté, parce q.lqu'il n'avoait point demandé en régle, et qu'il faut voir de quel meérite sont ses ouvrages imprimés, entre'autresentre autres l'Anti-réformateur. convenu aussi qu'on liroait les ouvrages de M. Le Bas. Que l'abbé Crédo seroait effacé de la classe des titulaires, et que M. Liebault y seroait mis. M. de Solignac a promis de travailler à l'éloge du royroi.
AÀ l'assemblée de l'hoôtel de ville on a arreêté à 120#. de France le logement en argent de l'abbé Marquet son bibliotécairebibliothécaire.
Je reçois des lettres de M. de La Gal.Galaizière et de mon jeune freère, dattéesdatées de Versailles le 12. Le dimanche 9 au soir M. de La Gal.Galaizière remet les sceaux de Lorraine au royroi. Le 13 il a dûu y avoir une assemblée devant S. M.Sa Majesté sur les affaires de Lorraine. Quoique la reine continuëe d'aller de mieux en mieux elle ne reçoit encore personne et M. de La Gal.Galaizière ni M. Alliot ne l'avoaient pas encore vûu.
M. de Lucé arrive de Paris. Il ne savoait encore rien de l'arrangement fait pour la maison du feu royroi de PolPologne.
Je reçois une lettre de mon freère dattéedatée de Versailles le 14. Dans le travail de la veille fait devant le royroi, on a reglé le sort de la maison du royroi de P.Pologne. La livrée1 conserve ses gages. Il y aura peut-eêtre des retranchemensretranchements sur le surplus. Le 15 M. de la GalGalaizière a dûu retourner à Paris. Il doit arriver en Lorraine en meême temstemps que M. Alliot pour la levée des scellés et la deélivrance des legs. M. l'intendant après avoir reçu ses lettres est parti pour Lunèéville, où M. de Lucé le dévance.
Un huissier pour les Leonis, commence à saisir chèschez les Jeésuites de Lorraine2.
1. La livrée était à l'origine un habit livré régulièrement au gens de service de la Maison civile du roi, ici de Pologne. Selon la qualité de l'étoffe, les galons et les couleurs, régnait une hiérarchie entre les porteurs de cet habit. Dans l'acceptation commune, le terme s'est peu à peu étendu pour désigner les gens de service.
2. Les Jésuites se sont installés en Lorraine dans la seconde moitié du XVIe siècle. Si le duc Charles III (1543-1608) leur accorda la direction de divers établissements d'éducation, les Jésuites ont longtemps dû subir les attaques des jansénistes, gallicans et parlementaires. Lors des occupations françaises sur les territoires du duché de Lorraine à partir de 1633, le cardinal de Richelieu expulsa les Jésuites de Pont-à-Mousson. Au XVIIème siècle, le roi de Pologne a été leur soutien le plus important, en les accueillant en Lorraine, face à son gendre Louis XV qui les banissait de France en 1763 et 1764. Dès le décès de Stanislas, le décret d'expulsion des Jésuites était appliqué.
Le P. Charles, jes.jésuite qui s'eétoait chargé de l'or. fun.oraison funèbre du royroi de P.Pologne est malade et a remercié.
M. le chancelier passe à 7 h 1/2 du soir allant à Lunèéville.
AÀ l'assemblée de l'hoôtel de ville délibéré de se pourvoir pour la conservation des droits de la ville sur le collège, l’église &&a. Et à l'occasion de partie des 50000#. de France prétés prêtées au royroi de Pol.Pologne et destinés à la reconstruction du collège de Nancy et à l'entretien de celui de Bar.
La Cour s.nesouveraine a reçu aujourd'hui l'opositionopposition des Jeésuites, permis d'assigner les saisissants à leur domicile élûu à Nancy, toutes choses demeurant en eétat.
M. de Stainville m'a montré une lettre qui donne au commandant geéneéral de la province la Malgrange pour maison de campagne, avec pouvoir de faire démolir telles parties qu'il jugera à propos.
On dit dans Nancy qu'on lui donne aussi pour logement l'hoôtel de l'intendance. M. Alliot passe l'après midi allant à Lunèéville, et s'arrête chèschez M. de Stainville.
Les gages et apointemensappointements2 de la maison du royroi Stanislas sont conservés en pensions. Il y aura des retranchemensretranchements sur les pensions de la musique. Il y a aparenceapparence qu'on donnera des pensions aux officiers des gardes du corps et des cadets3. Qu'on renverra les gardes avec leurs chevaux, uniformes, armes et bagages. Et les cadets avec leur uniforme, armes et 500#. de gratification.
M. le chancelier a commencé aujoud'hui l'éxécution testamentaire, en remettant à M. le māalmaréchal de Bercheni les chevaux et voitures dont la plupart sont déjà vendus. Il a aussi levé les scellés de l'apartementappartement du royroi, de la cassette2, de l'apartementappartement de la reine et de quelques autres parties. Demain on commencera la délivrance des legs en argent.
2. Ici, la cassette correspond aux revenus personnels du roi. Le 20 mars 1766, l'inventaire de la cassette du feu roi de Pologne a été rédigé et signé par l'Intendant du palais François-Antoine Alliot, commissaire général de la Maison du roi et par Antoine-Martin Chaumont, marquis de La Galaizieres. La cassette du bon roi Stanislas s'élevait alors à 581 200 livres.
M. le comte de Stainville m'a aprisappris ce matin que le royroi accordoait cent mille livres sur la succession du royroi de P.Pologne pour la construction des casernes, et que le surplus seroait pris sur le fonds des fortifications : M. de Stainville logera à l'intendance au bout de la carrieère. Et l'intendant dans son hoôtel sur la place royale.
M. l'intendant léève les scellés à la Malgrange. Service aux Premontés pour le royroi Stanislas.
M. l'intendant à Commercy pour y faire la meême opération.
L'hoôtel de ville a ajugéadjugé des bois de la côte S.te CatherineSainte-Catherine et au dessus de Maréville. Il y a été résolu un service solennel pour le feu royroi de P.Pologne dans l’église S. Roch, après la 15e. de Pâques, sans oraison funéèbre M. l'eévêque de Toul a promis d'y venir officier, et le vicaire de S. RochSaint-Roch est allé convenir du jour.
On m'écrit de Lunéville le 22. : « notre cour se dépeuple petit à petit. Tout le monde se plaint. Il n'y a encore rien de décidé définitivement en attendant on délivre les legs ».
Il neige un peu pendant le jour, et il gêlegèle pendant la nuit.
Il neige très fort pendant le jour et dégèle. M. l'intendant retourne à Lunèéville. Il a eécrit ces jours cijours-ci, de concert avec M. le comte de Stainville, à M. le duc de Choiseul sur les apointemensappointements1 de gouverneur de la Malgrange, et offre en meême temstemps de remettre la capitainerie des chasses.
1. Au sens large, l'appointement correspond à une rémunération octroyée à un employé de manière fixe et périodique.
Il a beaucoup neigé la nuit dernieère, et la neige continuëe de tomber par un vent Sud-Ouest. Il y avoait encore un dégré de froid à 7 h 1/2 du matin. À 3 h ap.après midi 3 dég.degrés de chaud.
On m'eécrit d'hier de Lunèéville. M. le chancelier n'a encore rien reçu de positif sur le sort de la maison du royroi de P.Pologne En attendant on prépare la dissolution pour le 1.er avril.
M. le premier preésident m'envoyeenvoie dire le matin par son secreétaire, qu'on discontinuera de sonner à la Quasimodo, et qu'on pourra le lendemain reprendre les spectacles.
L'abbé Sallet est venu me demander que la foire S.t Georges soit remise après le service du 25 avril. Et le soir l'abbé Ragot me montre une lettre de l'eéveque de Toul qui fixe au 14 mai le service de la ville et me prie d'eécrire à l'abbé Clement pour l'or. fun.oraison funèbre du royroi Stanislas.
Mon freère m'eécrit d'hier de Lunèéville que le sort de la maison du royroi est à peu près décidé. Celui du conseil, des greffes &&a la chancellerie. Le reg.trégiment des gardes lorr.lorraine partira le 31 par le Dauphiné. On tirera la milice dans le cours du mois prochain.
On m'eécrit d'hier de Lunèéville que le sort du conseil est réglé. Les membres qui le composoaient conservent leurs apointsappointements. Mes freères ont chacun 1500#. de pension M. Guire 3000#. le S. Bremont 800#. le S. Petit Jean 800#.
Je reçois une lettre d'aujourd'hui de M. l'évêque de Toul, suivant laquelle le service de la ville est renvoyé au 27 mai
M. le comte de Stainville ordonne une garde bourgeoise1 de 50 h.hommes par jour au château de Luneéville. Et un détachemen.tdétachement du reg.trégiment du royroi pour relever à la Malg.Malgrange celui des gardes lorraines.
M. le comte de Stainville a ordonné un détachement de 12 h.hommes du regt.régiment du roy pour y remplacer à la Malgrange celui des gardes lorraines. Et 50 h.hommes de milice bourgeoise pour garder le Chaâteau de Lunèéville, que le reg.trégiment gardes-gardes lorraines quitte aujourd'hui pour aller à Briançon en Dauphiné. Ils partiront demain de Nancy, pour Colombey &&a.
C'est de demain aussi que les tables cessent au Chaâteau de Lunèéville. On a levé le scellé des papiers des greffes et de la chancellerie et on en forme des inventaires. Ils seront transportés au greffe du Conseil de F.ceFrance à Paris ; et il y aura arrêt à cette occasion.
M. le duc de Fleury m'a eécrit du 29 touchant ses nouvelles lettres de bailly de Nancy.