Je reçois des lettres de mes frères du 27 novembre. Les dernières tentatives sur nos pensions ont été inutiles. Elles resteront telle qu’elles ont été fixées d’abord. Mon jeune frère doit en faire de nouvelles sur l’impression de son ouvrage ; et quand tout cela sera arrangé il viendra demeurer à Nancy.
J’ai appris ces jours-ci que le président Vigneron demandait des mémoires pour que les appels de la polices de Nancy soient postés à la Cour souveraine &a.
On m’écrit de Metz que M. de Bernage en était parti avec sa maison le 24 novembre et qu’on n’y attend pas sitôt M. de Calonne, qui le remplace comme intendant.
M. Vigneron avocat général, madame la présidente Vigneron, et M. Coster partent pour Paris.
La dernière épouse du S. Busquet de Caumont, conseiller au parlement de Rouen, est décédée hier à Nancy, chez M. d’Authieulles lieutenant de roi. Elle sera inhumée dans l’église de Saint-Epvre.
M. l’intendant arrive de Remiremont où il était déja allé pour la réception d’une dame, sur laquelle il y a opposition.
Le froid a été très violent ces jours-ci. Il y en avait encore près de 5 degrés ce matin à 9 heures.
On était hier dans la crise. L’eau des rivières et des ruisseaux, diminuée encore par les gelées, faisait chômer la plupart des moulins. Les 9 tournants de ceux de Nancy ne faisaient que 100 rézaux au lieu de 200. Il n’y avait de farine que pour environ 14 jours chez nos boulangers. M. l’intendant avait ordonné des moulins à bras. Heureusement il a commencé à dégeler aujourd'hui, par 4 degrés de chaud.
M. l’intendant part à 10 h 1/2 du matin pour Paris, passant par Metz.
Il y avait cinq jours que l’air était fort chargé et couvert : enfin vers la nuit la pluie a commencé ; elle a été abondante ensuite ce qui fait cesser de grandes alarmes, surtout dans les campagnes où on ne trouvait plus d’eau pour les bestiaux.
Déliberation pour échanger le corps de garde S.te Catherine, contre la maison de Perbal rue des champs, pour une entrée au jardin de botanique
Arrêt de la Cour souveraine qui surseoit l’exécution des lettres patentes1 surprises par l’exécuteur.
Assemblée particulière de l’Académie, où je n’ai pu me trouver. On y a adjugé le prix des belles lettres à l’éloge du roi de Pologne n°1. Et celui des arts a été partagé par moitié entre la pompe de Despois et une méthode presque géometrique de former l’Ennéagone.
1. Les lettres patentes étaient revêtues du grand sceau de l'état que le roi adressait « ouvertes » aux parlements, rendant ainsi public un droit, un statut ou un privilège. Elles s'opposent aux lettres de cachet, lettres « fermées » d'un cachet du roi.
Il a commencé à neiger vers dix heures du matin. Il avait un peu gelé la nuit
On me mande de Versailles le 17, que ce jour là tout le Parlement de Paris y était.
Assemblée chez M. l’abbé de Grandchamps, où j’étais et Messieurs les curés, pour disposer des 6 places au refuge de la fondation de l’abbé de Bousey, pour 1767. Elles seront remplies par Marianne Renel Francoise Antoine La Duclos pour 2 ans Jeanne Edelin de Nancy Anne Caprès, âgée de 18 ans Marguerite Mengin, fe. Séguin. Marie Fendrick pour la 1re. vacante.
Mort de M. Claude de Bavillier, chevalier de S. Louis, ingénieur en chef à Nancy. Il était dans un âge très avancé, et sera inhumé le 24 dans l’église paroisse de Notre-Dame
On a accordé une augmentation d’un denier et demi sur la livre de pain. ainsi à commencer du 25 le blanc sera 2s 4d1/2 le bis 1s 9.
Mort de (blanc) Jacob, femme du S. Alix de Pixérécourt, cy-devant grand maître des eaux et forêts. Elle était jeune encore et laisse quatre enfants. 28 jours de mal
Un enfant a été brulé aujourd'hui chez sa nourrice qui était allée au marché pendant que son mari était au bois. C’est dans une maison du faubourg Saint-Fiacre, et par le feu d’un fourneau près duquel on avait laissé cet enfant, et un autre qui a pensé avoir le même sort.
Il y avait aujourd'hui cinq degrés de froid à huit heures du matin. À midi 0.
Suivant l’état commencé à la fin de novembre et fini dans le présent mois de décembre il s’est trouvé à Nancy 26989 âmes savoir :