Aujourd'hui matin on a passé par les courroyes1 deux grenadiers2. L'un pour avoir en lâche donné des coups de sabre au visage de son camarade. L'autre pour vol de chambrée. Ils auront des congés infamansinfamants.
La grande affaire des chanoines réguliers3 contre l'évêque et les curés a été jugée à la Cour snesouveraine. Les chanoines rég.réguliers ont perdu.
Les charpentiers ont mis après midi la premieère cheville aux casernes, avec beaucoup de ceéreémonie, des violons, des boëtesboites &&a
Un convoi consideérable de vieux canons de MetsMetz est parti pour Lunèéville.
1. ici, synonyme de mise aux arrêts.
2. Appartenant à une unité d’assaut d’infanterie ou de cavalerie, à l’origine (XVIe siècle) spécialisée dans les attaques à la grenade, lors de sièges. À partir du XVIIIe siècle, désigneront des soldats appartenant à une unité d’élite.
3. Clercs qui vivent en communauté non cloitrée et exercent un apostolat (missions sacerdotales ou d’enseignement) selon les principes d'une règle.
On m'eécrit de Luneéville le 4 à 10 h. du soir : Il s'agit de savoir qui du parlement ou de M. le comte de Stainville aura le pas, à la procession de la Fête-Dieu. Le royroi de Pol.Pologne ne veut pas prononcer et renvoyerenvoie à faire juger la difficulté par le royroi son gendre
Le lendemain, après la séparation de l'assemblée de l'hoôtel de ville, vers onze heures du matin, un huissier en robberobe, est venu me dire de la part de la Cour souveraine qu'elle n'iroait point à la procession. Sur quoi j'ai convoqué extraordinairem.textraordinairement l'hoôtel de ville à 3 h. ap.après midi. La résolution a été prise unanimeêment de ne point non plus aller à la procession. Messieurs de l'hoôtel de ville en corps sont venus m'en faire part aussitôt dans ma chambre où j'eétoais retenu par la goutte. Pendant qu'ils y eétoaient encore M. de Stainville m'a envoyé dire d'aller lui parler. Je m'en suis excusé sur mon indisposition. Un moment après M. Dorly son secreétaire est venu et m'a pris en particulier, pour me dire que M. de Stainville eétoait informé que le magistrat avoait fait dire à MrsMessieurs de la primatiale que le corps de ville n'iroait point à la procession. Qu'il me prioait d'engager ces messieurs à y aller, de ne point mettre d'humeur dans cette affaire, que M. de Stainville eétoait commandant geéneéral de la province par des provisions enregistrées &&a. J'ai répondu que le corps de ville1 et les autres suivoaient la Cour, et que nous aiantayant avertis qu'elle n'iroait pas à la procession c'étoait une deffense d'y aller ; que nous n'avions point d'humeur ; que M. le comte de Stainville eétoait commandant geéneéral des troupes, mais non de la justice, de la police, des villes. M. Dorly s'est retiré, et j'ai fait part de la conversation à M.rsMessieurs de l'hoôtel de ville qui se sont aussitôt séparés.
M. le cardinal de Choiseul a fait placer dans le chœur un fauteuil pour M. de Stainville et des chaises pour les officiers, mais sans la participation du chapîtrechapitre.
M. de Stainville avoait eécrit deux lettres à M. le p.premier preésident de la cour, pour avoir par écrit le refus d'aller à la procession ; mais M. Du Rouvrois lui a fait répondre verbalement. Au reste la Cour s.nesouveraine a fait un arrêté et veut porter ses plaintes au royroi de F.France comme S. M. Pol.Sa Majesté Polonaise l'a permis.
1. « On dit aussi le corps de ville pour dire, les officiers de la ville qui sont le prévôt des marchands, les échevins et les conseillers de ville et le procureur du Roi. » (Antoine Furetière, Dictionnaire Universel contenant… . 1690).
Dès les 6 heures le corps des grenadiers de France faisoait ses dispositions pour border la haye dans toutes les vuëes ou passeroait la procession. Les paroisses, confréries et moines se sont rendus à la primatiale. La procession n'a commencé à en sortir qu'à 9 heures un quart, passant par la ruëe de la congrégation, devant l'hoôtel de ville, la rue de la poissonnerie devant les minimes stations, aux petites Carmelites stat.station ruëe S. Joseph, l'hoôpital S. CharlesSaint-Charles stat.station S. RochSaint-Roch stat.station d'où à la primatiale vers 10 h 1/2. Aucun corps de judicature2 ne s'y est trouvé, et les marchands ont refusé de porter le dais. M. le comte de Stainville suivoait immediatem.timmédiatement le S. Sacrement porté par le cardinal, il y avoait aux côtés et derrieère M. de Stainville un gros d'officiers, soit de son corps soit de l’état-major de la place. Il avoait fait inviter la noblesse, mais personne de ce corps ne s'y est rendu. Le peuple a été choqué et affligé de ne voir point la Cour et les autres juridictions, et la procession si écourtée et si differente des autres fois.
Mort de Marianne Legal de Vissemberg, fille de M. de Vissemberg cher.chevalier de S. Louis. On inhume aussi (blanc) dit la Jeunesse, concierge et ensuite portier à l'intendance, fils d'un homme qui l'avoait été dans l'ancien château de Nancy.
M. Stadler, aide de camp, eécuyer, de M. le comte de Stainville, épouse M.lle Billecard, fille du norenotaire.
Assemblée particulieère de l'Acadeémie où eétoaient M.rsMessieurs Du Rouvrois directeur, de Sivry soudirecteursous directeur, de Tervenus, Bagard, Cupers, P. Husson, André, abbé Foliot, Coster Durival l'ainé. M. Du Rouvrois à lu la lettre q.lqu'il avoait eécrite à M. de Solignac, à l'occasion de l'ouvrage du preétendu jeune homme (le royroi de P.Pologne) cette lettre tendoait à faire rendre à l'Acadeémie les 2000#. qu'on lui a retranchés.
M. Coster a lûu ensuite un meémoire excellent où il commence par réfuter differensdifférents auteurs qui ont parlé de la Lorr.eLorraine et fait l'eéloge de mon meémoire sur les duchés de Lorr.eLorraine et de Bar. Il parle ensuite de l'agriculture, du commerce, de la population.
La procession de la petite Feête Dieu s'est faite à l'ordinaire. M. de Stainville a accordé un détachement pour celle de la primatiale. Mais il en a refusé pour celle de l'hoôtel-dehôtel de ville, qui s'est faite sans cela avec beaucoup d'ordre.
Après midi assemblée au bureau de l'aumône publique1, les 9 directeurs y eétoaient. On a signé les comptes de 1763 et de 1764 examinés auparavant par M.rsMessieurs de Maisonneuve et François.
Convenu de presenter requeête à l'empereur pour certains ouvrages d'aumônes du temstemps du duc Leéopold.
1. Ou bureau des pauvres, organisme politique à but social, né de la nécessité de faire face à des situations difficiles, après guerres et épidémies, en regroupant les efforts de tous. Institution municipale, il ne dépasse pas les murs de la cité, à la différence des bureaux de charité (diocèse ou région). Les bureaux étaient généralement administrés par les représentants des corps politiques de la cité. Pour lever la taxe des pauvres, on s'appuyait, comme pour les autres impôts municipaux, sur l'organisation de la milice en quartiers et dizaines. Chaque responsablede quartier avait ainsi la charge de la recette de l'aumône.
Cette nuit le feu aiantayant pris à Pont aà mousson, dans une écurie, ou il y avoait des chevaux du reg.trégiment de Schomberg, 30 ont été brulés. M. le comte de Stainville en fait venir de Mirecourt, pareil nombre du reg.trégiment de Custine, pour que Schomberg soit en eétat de paroaiître à la revûuëe de Compiègne.
La fenaison ouverte sur le ban de Nancy.
Le royroi de Pol.Pologne arrive à la Malgrange vers 7 h. du soir avant son deépart de Luneéville il y avoait eu un grand orage.
Conseil à la Malgrange l'après midi.
Assemblée particulieère de l'Acadeémie, où eétoaient MrsMessieurs Du Rouvrois, de Solignac, Thibault, de Tervenus, Bagard, Devaux, André, P. Husson, Coster et Durival l'aiîné. M. Coster a lûu un discours sur l'agriculture en Lorraine, pour étre envoyé au controlleur général. M. Bagard un discours sur les eaux thermales. Le royroi auroait desiré que M. le p.premier preésident allat demain à la Malg.Malgrange pour les affaires de l'Acadeémie ; il s'en est excusé sur ce qu'une de ses filles est actuellem.tactuellement inoculée2.
M. l'abbé (blanc) comte de Lignéville, ecôlatreécolâtre de la primatiale1 est mort. La place d'eécolâtre donnée à M. l'abbé de Tervenus, qui l'étoait déjà de l'ancien chapitre de S. Georges. Le canonicat3 vacant donné à M. l'abbé de Turique.
J'ai vûu le royroi. Il m'a parlé des cazernescasernes de la bibliotequebibliothèque, de sa dernieère fondation. Il doit venir demain voir la bibliotequebibliothèque à l'hoôtel de ville.
Le royroi vient à la bibliotequebibliothèque l'après midi ; ensuite aux nouvelles cazernescasernes. Il eétoait de très bonne humeur et dans sa gayetégaieté a lâché de bons mots.
Ce matin à la prieère de M. le comte de Stainville le royroi de P.Pologne a accordé 50 mille livres de F.ceFrance pour continuer les cazernescasernes. S. M.Sa Majesté m'a fait ordonner de lui aller parler. Je l'ai vûu. avant dîner. L'après dîner S. M.Sa Majesté m'a dit ce qu'elle avoait fait pour l'accélération du bâtiment, mais qu'elle entendoait que se seroait sans diminution de ce que la France avoait accordé.
Conseil l'après midi à la Malgrange.