Le royroi de Pologne arrive à la Malgrange vers quatre heures après midi.
La cérémonie d'aujourd'hui ne s'est pas passée aussi tranquilementtranquillement qu'on auroait pûu le croire. Le service pour M. le Dauphin devoait commencer à 10 h. précises. Un détachement du régiment du royroi eétoait au portail des gardes du corps1 de S. M. Pol.Sa Majesté Polonaise dans l’église primatiale. Le bailliage, la maitrise des E.eaux et F.forêts l'hoôtel de ville, et la justice consulaire eétoaient déjà placés ; la Chambre des Comptes est venüue peu après prendre place dans le chœur, et on n'attendoait plus que la Cour souv.nesouveraine mais il s'eétoait éléevé une difficulté. M. le cardinal de Choiseul officiant a preétendu que le P. Coster jés.jésuite qui devoait prononcer l'oraison funébre lui adresseroait la parole, sinon qu'il monteroait à l'autel et continueroait. La Cour vouloait que ce fut à elle que l'orateur s'adressat, sinon il seroait décreété. Cela a retardé jusqu'à 10 h 1/2. Enfin la Cour s.nesouveraine s'est présentée à la porte principale. Les gardes du corps ont refusé de laisser passer la m.éemaréchaussée qui escortoait la Cour ; et la Cour n'a voulu entrer qu'avec la méemaréchaussée. Elle s'est retirée, les stales qui lui eétoaient préparées sont restées vides. M. le chancelier et M. l'intendant eétoaient dans une tribune pratiquée dans un pilier. Les gens de la Cour distribués à différents endroits. La musique du royroi dans une tribune faite exprès sous l'orgue. Le service a commencé. Le P. Coster a prononcé l'oraison funéèbre, qui a duré plus de cinq quarts d'heure. Après la messe les obséèques, où ont paru 4 abbés crossés et mitrés. On n'est sorti qu'après une heure un quart. Le catafalque2 eétoait une piramidepyramide fort haute et fort large qui empêchoait aux 3/4 de voir.
Il n'y avoait là que le fauteuil du royroi, S. M. Pol.Sa Majesté Polonaise eétoait restée presque seule à la Malgrange.
Le soir S. M.Sa Majesté l'aiantayant bien voulu on a repreésenté le Peère de famille.
L'oraison funéèbre avoait été luëe au royroi à Lunèéville par M. Coster l'acadeémicien freère de l'auteur à l'endroit d'un très bel éloge de S. M. Pol.Sa Majesté Polonaise Elle dit au S. Coster : « dit à ton freère d'oôter cela et de le réserver pour mon oraison funéèbre. »
1. Il s'agit d'un corps de cavalerie, à l'origine nommée garde écossaise car elle a été créée par le roi Charles VII vers 1423. Dans la Maison militaire du roi de France, les gardes du corps occupent le premier rang, et se distinguent par le privilège d'être placés au plus près du roi.
2. Provisoire ou définitif, le catafalque est une construction réalisée pour recevoir le cercueil pendant la cérémonie funèbre ou bien symboliser celui-ci, s'il s'agit d'une cérémonie commémorative.
S. M.Sa Majesté est repartie pour Lunèéville après son dîner. Elle a hier querellé M. le premier presid.tprésident de la Cour et n'a pas voulu voir les deux conseillers qui l'accompagnoaient. Elle m'a dit qu'elle savoir (sic)sait bon gré aux autres corps de s'eêtre trouvés à la cérémonie.
AÀ l'assemblée de l'hoôtel de ville aujourd'hui on a reçu Sigisbert Poinsignon archer de ville à la place de Poirson, mort.
Après midi est venuëe la fâcheuse
nouvelle
que le royroi de PolPologne à 7 h. du matin aà Lun.lleLunéville
avoait eu sa robberobe de chambre brulée sur lui &&a.
Ce qui a fait partir d'ici M.
l'intendant, mad.madame
l'intendante, M. et mad.madame de Baye &&a.
Mon freère m'eécrit d'hier sur cet accident et je vois par une autre lettre que le royroi s'eétant levé pour poser sa pipe sur la cheminée, sa robberobe de chambre aiantayant flotté vers le feu il y avoait pris et avoait bientôt monté jusqu'au bonnet de nuit. Le roi aiantayant apelléappelé ses valets de chambre se sont jettésjetés sur lui et ont eéteint le feu ; mais il a laissé des marques en plusieurs endroits. Le royroi seul n'a point été effrayé, il ne tarit pas en bons mots sur son aventure, sa gayeté n'a fait qu'augmenter. Il garde la chambre et on y fait sa partie.
Le froid a repris depuis deux jours le vent eétant revenu Nord-Est. Il y a en ce matin 7 h. 5 dég.degrés 1/2, quoiqu'il tombe un peu de neige.
Je reçois une lettre de l'abbé Expilly d'Avignon 26 janv.erjanvier 1766. Il dit : « depuis près d'un mois et demi il ne cesse de geler ici. Ces jours passés le reégiment de roïalroyal-italien a traversé le Rhône sur la glace, à sec, de Beaucaire à Tarascon, avec armes et bagages ».
Mort du peère de Menoux, jeésuite cyd.cy-devant supérieur des missions roïalesroyales de Lorraine. Il s'eétoait démis le 30 sept.septembre de la place de supeérieur. Il sera demain inhumé au noviciat
M. l'intendant revient de Lunèéville. Le royroi continuëe aà bien se porter, et à plaisanter d'une aventure qui fait encore frémir, quand on pense qu'il pouvoait périr en une minutteminute.
Service pour le Dauphin aux Jes.Jésuites du colléège. L'or. fun.oraison funèbre par le P. l'Enfant.
Ce matin à l'hoôtel-de ville, sur ce qu'on avoait dit des dispositions de M. l'évêque de Toul, M.rsMessieurs Breton et Chapuis fils lui ont été députés, pour demander que l'on fit gras pendant ce carême. Cela est accordé.
Le lendemain matin j'ai vûu le royroi dans sa chambre. Il a le bras gauche enveloppé. Les croutes du visage commencent à se former. Il est sans inquiétude, sans fieèvre et dort bien. Ce que j'ai aprisappris de son accident par ceux qui s'y sont trouvées le rendent encore plus effraianteffrayant. La guerison sera longue. Il y a eu à Luneéville beaucoup d'autres accidents de brulures : entr'autresentre autres celui de mad.madame de La Milliere, qui n'est pas encore entieèrement guérie. On travaille à l'ordonnance pour la levée de la milice en Lorraine, qui sera cependant dattéedatée du 31 janvier.
Je repars le Mardi gras pour Nancy.
Le dégel commençoait, et on ne voyoait déjà plus de neige sur les terres labourées.
Assemblée à l'hoôtel de ville après midi, où eétoaient M.rsMessieurs de Riocourt, de Marcol, Thibault, Mengin et Durival, pour entendre les comptes que le S. Bechet rendoait pour les années 1764 et 1765 de la fondation des maladies épidémiques. Il lui a été accordée (sic)accordé 1300#. de Lorr.eLorraine pour le passé, et délibéré que pour l'avenir il lui seroait fixé une somme annuelle, dans la prochaine assemblée, pour peines, ports de lettres, pertes d'argent, droits de sacs &&a.
La situation du royroi de P.Pologne est toujours la meême, c'est-à dire beaucoup de douleur dans les pansemenspansements, sur tout de la main gauche de la fieèvre, et c'est ce dernier article qui inquiéète parce qu'on en craint des accidensaccidents fâcheux. Des taâches noires se sont manifestées sur la peau ; le quinquina1 les a fait disparoaître, mais on craint le retour.
Le royroi a fait ce matin quelques signatures de chancellerie.
1. Il s'agit d'un petit arbuste originaire de l'Equateur. Son écorce est utilisée en vue de soigner certaines maladies, fièvres et autres plaies. En 1649, Louis XIV a par exemple été soigné par le fameux remède longtemps resté secret de l'anglais Robert Talbor, qui savait doser l'écorce sans obtenir d'effets secondaires. Mais c'est en 1735, grâce à Charles Marie de la Condamine, que les vertus du quinquina ont été considérées par la Science et connu des botanistes européens.
Fleury, arrivé aujourd'hui de Lunéville, a raportérapporté que la nuit avoait été moins tranquiletranquille que la précédente. Le royroi a souffert et s'est fait mettre dans son fauteuil.
L'hoôtel de ville envoyé à Lunèéville pour avoir des nouvelles de S. M.Sa Majesté et va établir pour cela une correspondance journalieère.
On donne à l'impression l'arrêt pour la liquidation des dettes d’État de Lorraine.
Mort de Paul-Louis Protin, conseiller en la Cour souveraine. Il eétoait tombé en létargie quelque jours auparavant.
Mon exprès est parti de Luneéville après les pansemenspansements du matin. Les nouvelles qu'il aporteapporte sont très satisfaisantes. Le roi a eu une nuit très tranquiletranquille, les escarsescarres tombent. Il conserve sa seéreénité et sa gayeté. J'ai dépêché un autre exprès pour avoir des nouvelles demain.
Mad.eMadame l'intendante est partie ce matin pour Paris, où elle fera ses couches. M. l'intendant est allé à Lunèéville.
Après plusieurs jours de dégel, le froid a repris depuis hier soir. Il y avoait ce matin 3 déegrés, à 7 h. par un vent N. O.Nord-Ouest
Bulletin de Luneéville le 20
le roy eut hier à 10 h. du soir un frisson de quelques minuttesminutes, mais qui n'a point eu de suittessuites, ce qui donne à penser qu'il ne provient que de refroidissem.trefroidissement sans principe de fieèvre. Les playesplaies ont été trouvées au pansement de ce matin, encore en meilleur eétat que dans ceux d'hier et donnent de bonnes espérances pour les suivanssuivants, d'autant que la fieèvre de supurationsuppuration est fort diminuée : on s'occupe avec soin des moyens d'empêcher qu'il ne s'y mêle une fieèvre accidentelle qui pourroait avoir de très fâcheuse suittessuites ; mais il n'y a point jusqu'à preésent de symptoômes qui fondent cette apréhensionappréhension.
Mort de M. Protin con.erconseiller à la C. s.neCour souveraine sera inhumé aux Minimes
Mes freères m'ont eécrit d'hier soir par la poste. L'affaissement est très sensible, la fieèvre continuëe, et plus forte la nuit que le jour. Enfin l'eétat du malade (le roi de P.Pologne) n'est rien moins que satisfaisant. M. le chancelier est dans la douleur.
Bulletin du 21, de Lunèéville.
Le prince, dont l'affaissement pendant la journée d'hier avoait donné de l'inquiétude, se trouva beaucoup mieux le soir, et tint son assemblée ordinaire, avec la meême gayeté qu'avant l'accident.
Le présage qu'on en tira pour une nuit plus tranquiletranquille que la précédente s'est confirmé en partie ; le royroi a passablement dormi depuis minuit jusqu'à six heures.
Le pansement ne s'est fait qu'à huit, les chairs reprennent dans les parties découvertes ; on a levé de nouveaux escarsescarre dans quelques autres ; ces derniers bien plus profonds qu'on ne l'avoait cru, mais bien détachés malgré l'eépaisseur. Beaucoup des parties tenaces sont disposées à se détacher aux pansemenspansements prochains. Dans celui de ce matin les playesplaies ont été trouvées et laissées dans le meilleurs eétat possible, et sauf les accidensaccidents nous ne sommes pas sans espérance.
Mon freère ne m'a rien ajouté à ce bulletin.
Aujourd'hui samedi il a passé à une heure un quart après midi deux courriers de Luneéville qui partoaient à Versailles la nouvelle que le royroi de P.Pologne eétoait très mal. À 4 h 1/2 j'ai reçûu de mon freère le billet suivant
L.lleLunéville 22 fer.février 9 h. du matin
Je vous marquoi (sic)marquais hier soir l'eétat du royroi. Je n'ai ce matin rien de consolant à vous annoncer ; le malade respire, mais sa situation ne laisse que peu d'esperance, et peut eêtre bientôt ..... Dieu veuille que je me trompe.
D'autres nouvelles fâcheuses et encore plus positives sont arrivées. J'ai dépêché un courrier pour en avoir de certaines. M. le cardinal de Choiseul avoait eécrit pour faire décendredescendre la châsse de S. Sigisbert.
L'évêque de Toul a passé à 7 h. allant à Lunèéville. Il a ordonné de sonner dans toutes les églises pour les quarante heures ce qui a fait croire que le royroi eétoait mort, et mis tout le monde en allarmesalarmes. Toutes les personnes consideérables sont venuëes me demandéer des nouvelles jusqu'à minuit.
J'ai reçu à onze heures et demie, par le retour de mon courrier, le billet suivant.
Luneéville 22 f.erfévrier 8 h 1/2 du soir.
J'alloais vous eécrire au moment où votre courrier est arrivé. Notre maiître respire encore. Après avoir reçu l'extreême onction vers 10 h. du matin, sans connoaissance ni mouvement, il y a eu quelques instants lucides. À midi une moiteur salutaire. Elle s'est soutenuëe et a reétabli la suppuration. Quelques paroles sont sorties avec effort de la bouche du malade avant et après le pansement. Ce soir la tête est plus libre, et je me hâte de vous renvoyer votre courrier, en attendant celui que je vous dépêcherai demain après le pansement. Les courriers que vous avésavez vûu passer à Nancy, sont effectivement partis d'ici.
Mon freère m'ajoute séparément :
Voici ce que vous pouvéspouvez montrer sur l'eétat du royroi ; on n'espeère presque plus rien ; mais enfin il vit encore et c'est beaucoup. On ne peéneètre plus dans la chambre du royroi, excepté les gens neécessaires et M. le chancelier qui s'y renferme, peut eêtre pour toute la nuit.
Je ne lui remettrai que demain la lettre de M. Gallois et la vôtre. M. l'intendant est arrivé ce soir de Neuviller. Je crains bien de n'avoir pas demain de meilleures nouvelles à vous donner.
Bonsoir.
On a reçu ce matin des nouvelles de
minuit,
par M.rsMessieurs
Perrin
Charvet
et d'Ubexi ; et de 3 h
du matin par le courrier. Les choses eétoaient au meême eétat. À
midi M. le p. presidt.premier président
Du Rouvrois a reçu un courrier qui
annonçoait qu'au pansement du matin
les playesplaies eétoaient gangréenées et q.l qu'il n'y
avoait plus d'espérance. À une
heure
et demie après midi, j'ai reçu ceci
de mon freère commrecommissaire.
Le 23 8 h. du matin
Il n'y a plus d'espérance de conserver notre bon royroi ; il n'a plus qu'un souffle de vie : vous recevrésrecevrez encore de mes nouvelles aujourd'hui.
Il ajoute séparément ; « Les meédecins ne donnent pas quatre heures de vie au malheureux prince. M. le chancelier est depuis 7 heures avec M. l'intendant et les gens de service, dans la chambre du mourant. »
Je reçois ceci à 5 h. du soir
Lun.lleLunéville 23 fevfévrier 11 h. du matin.
Je n'ai rien de plus à vous dire sur l'eétat du royroi, que ce que je vous en ai marqué à 8 h. S. M.Sa Majesté a donné quelques signes de connoaissance mais sa situation est absolument dèésespérée ; Je ne vous parle pas de l'accablement de la Cour. M. Chapuis va faire partir ceci par le messager qui l'a suivi ; je lui ai conseilleé de ne partir lui même que ce soir. Nous sommes tous dans la douleur.
Mon freère ajoute séparément. « M. le chancelier, M. l'intendant et 3 ou 4 personnes ne quittent plus la chambre du royroi. vous verrésverrez ce soir M. Chapuis. Les playesplaies sont séches et noires ; on reveille le malade par de violensviolents cordiaux. »
AÀ 6 h 1/4 du soir il passe à Nancy un courrier de M. le comte de Lucé, allant porter à Versailles la nouvelle de la mort du bon roi Stanislas.
M. le ch.erchevalier de Ludres arrive à 7 h. 1/2 qui nous confirme que le royroi est mort à 4 h. et quelques minuttesminutes. La désolation dans Lunèéville.
Lunèéville 23 f.erfévrier 4 h1/4
M. Chapuis va vous annoncer la perte que nous venons de faire du meilleur des rois. Je vous attensattends demain dans la matinée. Il expira à 4 h. et quelques minuttesminutes du soir .
M. Chapuis a ajouté de bouche beaucoup de détails, et m'a dit de la part de M. l'intendant de rester. M.eMadame de Bouflers s'eétoait présentée pour voir le royroi quelques heures avant la mort, elle n'a pûu entrer. Un envoyé du royroi de Pologne Poniatowski a passé dans le meême temstemps à Lunèéville. Il a vûu le royroi Stanislas mourant, qui a cependant entendu ce qu'on lui disoait, il n'a pu articuler et a tendu la main à cet ambassadeur. L'agonie a été longue et douloureuse. On a aportéapporté le scellé sur les papiers du royroi, M. de Lucé &&a y ont mis leurs cachets. M. Alliot a ordonné tout haut de retirer la bougie &&a. sous pretexte de n'avoir pas d'argent. On n'entendoait que cris, clameurs et gémissemensgémissements dans toute la ville. M. le chancelier n'a pas quitté le royroi jusqu'au dernier moment.
La Cour s.ne.souveraine étoait assemblée de grand matin, sur ce qu'elle auroait à faire ; on fouilloait les registres et on ne reésolvoait rien.
AÀ dix heures et demie du matin M. le chancelier, M. l'intendant et M. le comte de Lucé sont arrivés à Nancy. M. le ch.chancelier s'est arreêté devant le palais et s'est fait conduire au parquet du procureur geéneéral. Il eétoait porteur d'un ordre du royroi, dattédaté de Compiéègne le 31 juillet 1765, portant que le cas arrivant (ce que Dieu veuille éloigner) de la mort du royroi de P.Pologne ses testam.ttestament et codicile déposés à la Cour souveraine lui seroaient remis cachetés, l'intention du royroi eétoait que l'ouverture en soit faite en sa présence &&a. La Cour s'est assemblée en robberobe, on adresse des actes, le testament et le codicile ont été remis ; cette opération a duré jusqu'à une heure après midi. M. le chancelier est allé diîner à l'intendance, accompagné de M. Marcol p.r g.lprocureur général M. le per. presidt.premier président et M. de Vigneron preésident sont venus l'y voir. Après le dîner M. le ch.chancelier a écrit et s'en est retourné à Lunèéville. M. de Lucé est parti pour Versailles emportant le testament et le codicile. M. l'intendant est allé tout de suittesuite à la Malgrange où je l'ai accompagné, et y a aposéapposé les scellés. Il avoait un ordre pour cela, aussi bien que M. le chancelier, dès le 15 avril 1762.
C'est en vertu de cela que M. le ch.chancelier a aposéapposé les scellés sitoôt la mort sur la cassette et les papiers du royroi, la chancellerie aulique, la caisse du trésorier. Il a fait faire cette opeération à Chanteheux, Jolivet et autres endroits par M. Viot.
La Cour s.nesouveraine a envoyé un huissier en France pour avoir de nouveaux sceaux. Il faudra aussi un autre timbre. L'embarras est grand. Un reéquisitoire du p.r g.lprocureur général eétoait tout prêt pour le deuil &&a. Le public s'attend à de grand changemenschangements. M.rsMessieurs Gallois, Feriet, de Serre et de Brichambeau con.ersconseillers d’État eétoaient partis le matin pour Lunèéville. Ils ont rencontré M. le chancelier sur la route, et sont revenus sur leurs pas.
Le prince de Beauvau a passé à 6 h 1/2 du soir allant à Lunèéville.
M. l'intendant est allé à Commercy ce matin, pour aposerapposer les scellés au chaâteau. Il est revenu à 8 h 1/2 du soir.
AÀ l'assemblée de l'hotel-dehôtel de ville j'ai eécrit la mention à conserver dans les registres de la mort déplorable de Stanislas I surnommé le bienfaisant, dernier duc de Lorraine.
Assemblée de l'Acadeémie où eétoaient M.rsMessieurs Du Rouvrois directdirecteur, de Sivry soudirect.sous-directeur Thibault, de Tervenus, Bagard, Cupers, de Nicéville, Gautier, P. Leslie, P. Husson, Coster, Liebault, Durival l'aiîné.
Délibéré que M. de Solignac seroait chargé de faire l'eéloge funèbre du royroi à prononcer dans l'assemblée publique du mois de mars. Que M. l'abbé Cleément, acadeémicien, feroait l'oraison funeèbre du meême prince, pour eêtre prononcée lors du service que l'Acadeémie feroait célébrer dans l’église des Cordeliers, pour le repos de l'aâme de S. M.Sa Majesté
Et que M. le directeur eécrivoait aà M. le duc de Choiseul, ministre d’État, que l'Acadeémie de Nancy eétant de fondation roïaleroyale, le royroi s'eétoait supliésupplié de prendre le titre de protecteur ; qu'on eécriroait en meême temstemps à M. le duc de Fleury gouverneur de la province et acadeémicien né, pour y joindre ses bons offices auprès de S. M.Sa Majesté et du ministre.
M. l'intendant est parti cet après midi pour Lunèéville. Les Jeésuites de Pont aà mousson et de Nancy, et sans doute les autres qui se trouvent en Lorraine, se dépêchent de vendre et de faire argent de tout.
M.rsMessieurs de Levy et d'Amerague passent allant à Lunèéville.
M. l'intendant est arriveé le soir, aportantapportant l'édit adressé à la Cour s.nesouveraine et à la Ch. des CChambre des Comptes. pour continuer leur fonctions, et se servir en attendant du sceau du royroi Stanislas. Avec des lettres de cachet1 pour se trouver aux obséques.
1. De manière générale, il s'agit de lettres servant à transmettre une demande ou un ordre du roi. Le cachet royal refermait cette missive qui pouvait avoir pour objectif de convoquer des corps politiques ou judiciaires, voire même Régler l'organisation de cérémonies. A partir du XVIIe siècle, la lettre de cachet emprunta communément l'idée d'un ordre parfois arbitraire visant à éloigner une personne, en l'incarcérant par exemple.
Ces édits ont été enrégistrés ce matin, et M. l'intendant est reparti pour Lunèéville, avec les reéponses de (sic)des 1.rs preésidents et procureurs gxgénéraux. M. le comte de Stainville arrive à 6 h. du soir, et dépêche un stafetteestafette1 à Lunéville, pour avoir ses nouvelles lettres de commandant, qu'un courrier de M. le Duc de Choiseul y avoait laissé.
1. Ici, l'estafette est un courrier dont le but est de porter une nouvelle d'une poste à une autre par cheval ou par voiture.