J'ai vûu aujourd'hui S. M. Pol.Sa Majesté Polonaise la comtesse de Stainville &&a. a dîné à la MalgMalgrange.
Le royroi de P.Pologne vient à Nancy à onze heures du matin et dîne à midi chèschez M. le comte de Stainville, où il y avoait une table de 24 couverts la garde avoait pour la 1.re fois, son habillemthabillement neuf.. On avoait posé une face de la décoration du feu d'artifice qui sera tiré autour de la statuëe de L.Louis XV le jour de S.t Stanislas.
Assemblée particulieère de l'Acadeémie, où étoaient M.rsMessieurs Cu Rouvrois, de Sivry, de Solignac, P. Leslie, abbé de Tervenus, André Thibault, Bagard, Durival l'aiîné, Durival cadet, de Nicéville.
M. de Solignac a lûu ce qui a été écrit de la séance du 17 avril, où on avoait refusé d'admettre le S. Uriot, parce qu'il avoait été comédien. M. Du Rouvrois le discours q.lqu'il prononcera comme directeur le jour de S. Stanislas. Le P. Leslie a lûu le discours de reéception de M. l'abbé Millot un acadeémicien de Lyon, couronné par plus.splusieurs academies. M. de Solignac l'éloge de feu M. Henry p.rprocureur du royroi à Toul, acadeémicien on a déterminé que la séance publique commenceroait par la lecture de cet ouvrage qu'ensuite M. Bagard liroait ce qu'il a fait sur les eaux de Luxeuil. Puis le discours de M. l'abbé Millot, après M. Du Rouvrois prononceroait le sien. On avoait renouvellérenouvelé la prétention que les acadeémiciens qui sont de Nancy viendroaient à l'Acadeémie et travailleroaient, ou seroaient rayés du tableau mais on s'en est tenu à ce qui avoait été réglé auparavant, en faveur de la liberté. M. Le Bas, qui a écrit en faveur des naissances tardives a été proposé pour acadeémicien associé, sur quoi j'ai repreésenté l'abus d'admettre à l'Acadeémie tous ceux qui feroaient imprimer &&a.
Le royroi de Pol.Pologne vient vers 3 h 1/2 après midi voir les casernes. Il y avoait dans sa voiture M. le chancelier, M. le comte de Stainville et M. de Sommievre. Après avoir vûu le plus près possible les bâtimensbâtiments il est entré au jardin de botanique. On a beaucoup crié « vive le royroi »
Hier mourrut (blanc) Mestivier, fameux dans le controllecontrôle des actes
Nanon, ma concierge d'Heillecourt, qui va se marier, congédiée. Je lui ai payé les 4 mois 1/4 de gages de cette année.
L'Acadeémie s'est assemblée à dix heures du matin chèschez M. Du Rouvrois p. préspremier président. De là on est allé à la messe aux Cordeliers. Le P. Gautier jes.jésuite a prononcé le paneégyrique1 de S. Stanislas. On est sorti à midi, et M. le premier a donné un grand dîner. À trois après midi l'assemblée publique dans le grand salon de l'hoôtel de ville, où eétoaient M.rsMessieurs Du Rouvrois, direct.directeur, de Sivry, sousdir.sous directeur de Solignac sec.resecrétaire André, Tervenus, P. Leslie P. Husson, Bagard, Harmant, Cupers, de Beauchamp, de Sozzi, Plaid, Durival l'aiîné.
M. de Solignac a ouvert la séance par l'éloge de M. Henry p.rprocureur du royroi à Toul, acadeémicien mort au mois de jan.erjanvier dernier et qui avoait été reçu il y a un an le 8. mai. Ensuite le S. Joseph Coster dont la reéception avoait été différée a enfin été reçu. Il a traité dans son discours des qualités qui font de bon citoyen. M. de Sozzi a lûu le discours de reception de M. l'abbé Millot de l'acad.académie de Lyon, il y est traité, lequel est plus difficile d'éclairer les hommes que de les gouverner. La seéance a été terminée par un fort bon discours de M. le directeur, où il a fait entrer fort adroitement l'éloge du roy de P.Pologne et parlé de sa derniere fondation2. Il n'a pûu par faiblesse de poitrine lire que le commencemcommencement. La lecture a été faite par M. de Sivry qui eétoait à côté de lui. Il y avoait beaucoup de monde, et en geéneéral la séance a bien été.
L'usage eétoait de faire un feu de joyejoie chaque année le jour de S. Stanislas sur la place du marché de la ville neuve. Dès l'année dern.redernière l'hoôtel de ville prit la résolution de suprimersupprimer ce feu de joyejoie qui inquiétoait les proprieétaires de maisons ; et de faire éxécuter en place un feu d'artifice sur la place roïaleroyale. Ce qui a eu lieu pour la premieère fois cette année. Tout eétoait préparé par une décoration de boiserie peinte par Claudon et qui ornoait en dedans de la grille les 4 faces du pié d'estalpiédestal de la statue de L.Louis XV. Des transparanstransparents en bleu clair laissoaient voir à jour les chiffres du royroi de Pologne et ces mots : vive Stanislas le bienfaisant. Toutes les croisées de la place étoaient remplies du plus beau monde, et la place de tout le peuple. À nuit fermée vers neuf heures du soir, on fit faire un grand cercle à environ 25 pas de distance de la grille, et le S. François, con.erconseiller en l'hoôtel de ville, qui a tout conduit, fit partir les artifices des 4 faces successivement, ce qui dura un peu plus de demi-heure et fit grand plaisir, la nuit fut assèsassez noire, et l'air très calme et san (sic)sans pluyepluie. Le peuple a crié vive le roy à differentes reprises et de bon cœur.
M. et M.emadame de Stainville eétoaient partis de la ville pour Lunéville, où ils reviendront seulement demain.
1. Du grec panéguris = assemblée de tout le peuple, éloge public.
2. Affectation perpétuelle d'une masse de biens à une œuvre d'intérêt général ou à un usage pieux déterminé par le donateur (Trésor de la Langue Française). Il s'agirait ici de la fondation en faveur des habitants de Nancy nécessiteux.
Le chevalier Taylor, anglois, fameux oculiste, a prononcé à 8 h. du soir dans la salle des redoutes, un discours sur son art, et à fait des démonstrations sur l'œil.
Revûuëe à 8 h. du matin à la garenne, des 4 brigades du corps des grenadiers de France, tous avec l'habillement neuf.
Un gros chien enragé, sans en être, en a mordu plusieurs dans les ruëes de Nancy ce matin, et un enfant de deux ans dans une allée ; le peuple l'a poursuivi, un grenadier lui a donné un coup de sabre sur le dos
Ordonnance de police de tenir pendant huit jours les chiens enfermés, de livrer ceux qui ont été mordus ou qui seroaient soupçonnés au maiître des basses œuvres1 qui a ordre de faire ses tournées après l'avertissement.
1. Les basses œuvres étaient des tâches d'intérêt général comme l'équarrissage des charognes, le curage des latrines, le nettoyage des rues, la vidange des eaux usées… Ces tâches étaient souvent confiées au bourreau, qui portait alors le titre de maître des hautes et basses œuvres.
On m'eécrit d'hier de Lunéville : « M. Bresson (sub.ésubdélégué à Darney) a des lettres de reconnoaissance de noblesse ».
20 degrés de chaud après midi.
Le maâlmaréchal de Contade passe l'après midi allant à Strasbourg. M. de Stainville avoait fait laisser la garde sous les armes jusques passé une heure. Il comptoit donner à diîner au maréchal mais il ne s'est point arrêté et ils ne se sont point vûus. Le soir arrivent M. l'archevêque de Cambray, mad.madame l'abbesse de S. Louis, M.rsMessieurs d'Armentieères, p.ceprince d'Anhalt, de Chabot.
À dix heures du matin les 4 brigades du corps des grenadiers de France eétoaient sur le pré, dans une meême ligne. On a exercé au feu, le p.ceprince duc des Deux Ponts, est arrivé de Lunéville allant à Paris et a été présent jusqu'à la fin, c'est lui qu'on a salüué en défilant. On a d'abord tiré par compagnie par deux, par trois compagnies, par brigade ; ensuite le feu de billaude. Tout eétoait fini à onze heures et demie. Le temstemps eétoait clair et le vent un peu à l'Est.
Assemblée particulière de l'Acadeémie, où eétoient M.rsMessieurs Du Rouvrois, de Sivry, de Solignac, de Tervenus, André, Durival l'aiîné, et pour la premieère fois M. Coster. M. Du Rouvrois directeur a lûu une lettre eécrite à l'Acadeémie par M. de Laverdy, contr. g.lcontrôleur général1 pour inviter l'Acadeémie à concourir au succès du Journal de commerce (ou gazette.) et de lui faire part directement de toutes les lumieères qui lui viendroaient là dessus ; sur quoi M. Coster s'est engagé de lire chaque quinzaine à l'Acadeémie quelque chose sur cet objet. Le reste de la seance a été employé à differensdifférents raisonnemtsraisonnements sur l'agriculture &&a.
1. Sous l'Ancien Régime, il s’agit du responsable ministériel chargé d'administrer les finances royales en France, après la suppression de la charge de surintendantdes finances en 1661. À l’origine, chargé du contre-rôle (contrôle), ou registre d’enregistrement des actes des trésoriers.
Grande rumeur parmi les grenadiers, à l'occasion de 3#. 10s. qu'on vouloait leur retenir sur leur décompte ; menaces, lettre insolente écrite à M. de Stainville qu'ils ont plus d'amis que lui à la Cour de FceFrance. Ils avoaient mis à quelques casernes, maison à louer, et le coup de la retraite eétoait pour eux le signal de la générale. La retenuëe n'a pas eu lieu.
J'ai diîné chèschez M. l'eéveque de Toul à sa maison de Nancy.
Il a plu la nuit
dernieère
du 23 au 24
après une assèsassez longue
seécheresse, qui faisoait souffrir les prèés.
Aujourd'hui, fête de la Pentecôte, M. l'abbé de Mareil, a été sacré eévêque de Sion, par M. l'archevêque de Besançon, M. l'eéveêque de MetsMetz, et le suffragant de Besançon1, dans la chapelle du royroi à Lunéville, avec beaucoup d'eéclat et un grand concours de spectateurs, qui s'y eétoaient rendus de toutes parts et de tous eétats.
1. Évêque placé sous l'autorité d'un archevêque métropolitain.
M. de Sion part pour MetsMetz. M. Le Pelletier de Beauprés passe et voit M. l'intendant. Peu après passe aussi M. de Blair nouvel intendant de Strasbourg.
Assemblée particulieère de l'Acadeémie pour examiner un ouvrage imprimé chèschez Le Seure, sous le tîtretitre de Recueil sur diverses matieères. M. de Solignac l'avoait adressé à M. Du Rouvrois comme l'ouvrage d'un jeune homme qui avoait des talenstalents et le deésir d'eêtre de l'Acadeémie. On n'a pas été longtemslongtemps sans reconnoaître dans ce preétendu jeune homme un royroi de 88 ans. Il y avoait à l'assemblée M.rsMessieurs Du Rouvrois, de Sivry, Thibault, eéveêque de Toul, de Niceville Bagard, Harmant, Cupers, Durival l'aiîné, Andre, PP. Leslie et Husson, Coster
J'ai été obligé de quitter aprés la lecture de quelques chapitres pour aller à l'étuve des blés1. J'y ai verifié que le magasin de conservation a 6 pi. 1 po.2 de hauteur, sur sept piéspieds3 de large dans un sens, et 5 pi. 6 po. dans l'autre.
3 resaux de blés4 tirés du magasin de la poissonnerie pesoaient chacun 180l. déduction, faite du poids des sacs. Les 3 mesurés, dans un bichet5 d'un piépied cube ont donné 10 pi 1/2 en sorte que le resal de Nancy a trois piéspieds et demi cubes.
Hier mourut le S. Mengin Arnould, chancelier, cap.ecapitaine de la milice bourgeoise. M. de Stainville n'a pas voulu permettre qu'on lui rendit les honneurs militaires suiv.tsuivant l'usage.
Hier matin il deserta deux grenadiers ; cette nuit autant. Le mécontentem.tmécontentement subsiste, toute la maréchaussée et plusieurs détachemensdétachements sont aux environs et le tout en vain.
1. La conservation des blés germés est rendue très difficile par l’échauffement et l’humidité, favorisant la fermentation et les attaques insectivores. De plus ce blé devient impropre à la consommation, tant animale qu’humaine. « Quelques provinces sont assez sujettes à l’accident de la germination. Sur dix années il y en a quelque fois quatre où le blé se récolte germé. Combien il serait à désirer que, dans ces Provinces-là, le Seigneur, le Fermier ou la Communauté eussent une étuve commune, comme il y a un pressoir, où chacun pût aller étuver son grain, moyennant une légère redevance ! […] Cet établissement, d’une bienfaisance éclairée, serait bien préférable au secours momentané quele charité donne à l’indigent […]. »(Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et sur les arts ..., par M. l’Abbé Rozier, juillet 1782)
2. En Lorraine, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, mesure linéaire équivalent à 2,70 cm.
3. En Lorraine, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, mesure linéaire équivalent à 29,2 cm.
4. Mesure de capacité de grain (au singulier, réal). « Le résal de Nancy pesait en blé 180 livres et se divisait en 4bichets de chacun 12 pots ». (A. Denis, Une seigneurie lorraine sous l’ancien régime).
5. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, mesure de capacité de grain équivalente à 0,96 l.
M. l'intendant part pour Neuviller, après avoir vûu mettre le blé à l'étuve, et visité les casernes. On pose les bois de toiture d'un pavillon. On maçonne à la fois aux deux aîles, et on commence à éléver les corniches du corps du milieu.
On a poussé la chaleur jusqu'à 40 degrés à l'étuve de Duhamel.